La capoeira

Vamos jogar camará !

À la fois jeu, lutte, danse, folklore, philosophie, elle est un ensemble riche, un tout complexe très surprenant qui permet aux joueurs de montrer toute leur créativité, leur capacité à improviser et à dialoguer par le corps avec le partenaire qui est aussi adversaire.

 La capoeira enseigne à celui qui la pratique à mieux se connaître, à développer autant son corps que son esprit, à trouver à travers le jeu son propre équilibre (physique et psychique). Elle enseigne le respect, la tolérance et la convivialité.

 Son jeu se déroulant au centre d’un cercle de personnes, a un effet désinhibiteur. Cet art traditionnel est utilisé comme un moyen d’insertion sociale dans les favelas et quartiers difficiles, éducation alternative permettant d’apprendre les codes de la relation à deux et en groupe, les notions de respect et le refus de la violence.

Historique

Issue de danses africaines pratiquées par différents peuples du continent noir, la capoeira fut utilisée comme arme de défense par les esclaves noirs du Brésil. Elle fut longtemps interdite par les gouvernements brésiliens car elle était souvent associée aux malandros (marginaux) et aux bandits, et était perçue comme une technique dangereuse et subversive.

Les malandros étaient souvent impliqués dans des bagarres de rue et affrontements avec la police. Une forte répression commence contre les malandros et par extension contre les capoeiristes. Un article du code pénal leur fut même réservé : tout vagabond risque une peine de prison de 2 à 6 mois, et s’il est capoeiriste, la circonstance est aggravante. La répression atteint son sommet au cours des années 20, s’appliquant aux malandros, aux capoeiristes mais aussi aux joueurs et danseurs de samba et aux personnes pratiquant le candomblé (culte afro-brésilien).Le décret interdisant la capoeira est annulé en 1934. C’est à cette époque que Mestre Bimba crée un nouveau genre de capoeira, plus disciplinaire et méthodique. S’inspirant de mouvements empruntés à d’autres arts martiaux, cette nouvelle forme de lutte, prendra le nom de « Capoeira Régionale » pour se différencier de la capoeira traditionnelle qui prendra alors le nom de « Capoeira Angola ».

Aujourd’hui, la capoeira a gagné les places publiques et attire un public très varié : des jeunes attirés par les mouvements acrobatiques, proches du Hip Hop, mais aussi des personnes de tous âges, attirées par son originalité, sa combinaison lutte - danse, l’intelligence du jeu, son rythme et sa musique, un ensemble complexe qui unifie les couches sociales et amène les capoeiristes à dépasser les barrières et les préjugés.